Politique de lutte contre l’absentéisme

(actualisé le )

Politique de lutte contre l’Absentéisme

Vu l’article R-511-13 du code de l’éducation.
Vu l’article R-511-19-1 du code de l’éducation.
Vu la circulaire n° 2014-159 du 24-12-2014 MENE1427925C
Vu le Règlement Intérieur du lycée de Prony.
Vu la délibération du Conseil d’Administration du Lycée de Prony du 29/11/16.

La Lutte au quotidien

Le fléau de l’absentéisme reste l’arbre qui cache la forêt des multiples difficultés que vivent nos élèves. Un élève qui ne vient plus n’est que le symptôme d’une difficulté qui l’a accablé au point où il lui est plus acceptable de fuir que d’affronter ses faiblesses ou blessures. La vigilance de tous doit être requise. Nous pourrons progresser que si nous arriverons à nous appuyer sur les familles grâce à un dialogue continu de qualité. Cela doit s’accompagner d’une véritable politique de prévention.

La communication envers les familles


Le fléau de l’absentéisme ne pourra être endigué qu’en coopération avec les familles dans le cadre d’une véritable stratégie de co-éducation. A cette fin, il est incontournable de leur communiquer, à chacune d’entre elles, les absences de leur enfant. Le service de vie scolaire s’engage à envoyer quotidiennement au minimum un SMS informant des absences des élèves.

Cependant, cela reste efficace si l’ensemble des appels est fait dans un délai très court. En effet, la vie scolaire qui envoye quotidiennement les avertissements d’absences ne peut communiquer sur des absences dont elle n’a pas eu connaissance car l’appel n’a pas été fait ou retardé. Ainsi, les appels faits à la fin de la journée interviennent souvent trop tard car l’envoi manuel des SMS a déjà eu lieu.

Un envoi mensuel sera fait des récapitulatifs d’absences de l’ensemble des élèves du lycée de Prony à leurs représentants légaux afin de leur tenir une comptabilité régulière des absences.

L’envoi des SMS n’abstient pas du contact direct avec la famille qui est privilégié. Cependant, à la vue du personnel restreint de vie scolaire et du taux d’absentéisme malheureusement important de l’établissement, il serait illusoire d’affirmer être en capacité de pouvoir communiquer individuellement avec l’ensemble des familles des élèves absents. Les appels devront ainsi être ciblés sur les cas les plus alarmants.

Pour les identifier, la coopération est indispensable entre les différents services de l’établissement.

La Prévention

Pour lutter contre l’absentéisme, il est essentiel de s’attaquer aux racines de ce mal. Derrière chaque absentéiste se cache un absentéisme particulier. Ainsi, il serait illusoire de croire en divers recettes ou dispositions pouvant régler ces innombrables maux. Cependant, agir sur le climat d’établissement et développer une culture de la confiance et du soutien pourra obtenir des résultats significatifs. En effet, comme le montre les études sur le climat d’établissement, un établissement qui arrive à contenir ses élèves est un établissement où ils s’y sentent bien et soutenus.

Envisager un réel travail de ce côté-là, au delà du travail sur les sanctions et les procédures, qui pourrait s’intégrer dans une réflexion encore plus large avec le projet d’établissement semble le moyen le plus efficace pour obtenir des résultats probants et durables.

Dans cette idée, la présentation de ce plan de lutte contre l’absentéisme devant le Conseil d’Administration devrait être précédée par un examen par le Conseil de Vie Lycéenne. Cet organe consultatif de la vie citoyenne et démocratique de l’établissement a pour objet de porter le regard et l’avis des élèves, par le biais de leur représentant, sur la vie de l’établissement. De plus, il s’agit d’une obligation règlementaire de réunir le CVL sur l’ordre du jour du CA avant son déroulement.

Dans la détection des élèves en difficulté, la collaboration au sein de notre établissement doit être totale entre ses différents acteurs. Parmi eux, de par leur place particulière, deux sembles pivots : le Professeur Principal et le Conseiller Principal d’Education.

Le professeur principal est le premier interlocuteur qui est capable de déceler les difficultés éventuelles de l’élève et ainsi détecter les premières signaux. De plus, il reste l’interlocuteur principal des équipes pédagogiques, à même de donner des indices sur les possibles difficultés scolaires, de langue ou de sociabilité au sein de la classe.

A ses côtés doit se tenir le Conseiller Principal d’Education. Interface privilégié de la vie de l’établissement en dehors des heures de cours, les CPE et leurs équipes d’Assistants d’éducation offrent un point de vue différent de l’élève qu’il voit évoluer dans un autre milieu que le groupe classe. Se trouvant au carrefour de toutes les sollicitations mais également de toutes les personnes ressources (PP, Infirmière, COP, AS, Prof - Doc…), il est le plus adéquat pour centraliser les informations et planifier ou coordonnées des actions à caractère éducatif.

Leur collaboration est essentielle au sein de nos établissements. En effet, par leur vision complémentaire et leurs compétences respectives, seul un « couple » PP/CPE performant peut obtenir des résultats dans la détection des difficultés et l’orientation vers le dispositif adapté. S’appuyer sur une dynamique positive à ce niveau là permettra un gain d’efficacité sur l’ensemble des dispositifs que nous pourrions mettre en oeuvre.

La Réponse institutionnelle

Malgré tout l’énergie que nous pourrions mettre en oeuvre, nous ne pourrons prévenir toutes les situations d’absentéisme qui jailliront des difficultés scolaires/sociales/familiales/personnelles de nos élèves. A cette inquiétude de les voir échouer, il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour les soutenir, les aider et à défaut de les avertir avant les échéances auxquelles ils devront faire face.

L’entretien de recadrage

Chaque situation inquiétante de début d’absentéisme doit faire l’objet d’un rapport ou communication au CPE référent de l’élève en question. Cette information peut être faite par tout personnel de l’établissement auprès du service de vie scolaire. Celui-ci, par le CPE ou un assistant d’éducation, reçoit l’élève pour recueillir ses explications, envisager des solutions ensemble et informe ses parents de la situation et des suites envisagées si nécessaire.

Cette procédure est déjà mis en oeuvre au quotidien pour toute situation préoccupante (peu importe le nombre de demi-journées d’absence non justifiée). Il s’agit avant tout d’une prise de contact entre l’élève en difficulté et un personnel d’accompagnement lui proposant soutien et aide.

Le Signalement Académique de Niveau 1

Dès l’absence non justifiée de l’élève durant quatre demi-journées ou plus durant le mois, le chef d’établissement est tenu de transmettre le dossier de l’élève à l’inspecteur d’académie - directeur académique des services de l’Education Nationale. Cette procédure automatique est parallèle aux engagements pris par l’établissement pour résoudre le problème d’absentéisme de l’élève.

Celui-ci instruit le dossier pour s’assurer que tout est mis en oeuvre pour résoudre la situation et peut, si nécessaire, mandater ses services afin d’évaluer plus profondément la situation et mettre en oeuvre des mesures sociales complémentaires à celles entreprises par l’établissement.

L’Avertissement Disciplinaire

Lorsque la situation d’absentéisme persiste malgré le rappel à l’ordre oral du service de vie scolaire, le chef d’établissement ou son adjoint prend, sous conseil du CPE référent, un avertissement disciplinaire pour défaut d’assiduité.

L’Avertissement est une sanction, comme établi par le Règlement Intérieur dans son échelle de sanction. Elle demeure dans le dossier scolaire de l’élève pour une année entière. Elle peut venir en appui d’une procédure disciplinaire postérieure pour des faits de même nature.

Il permet signifier de manière officielle l’inquiétude de l’Institution vis à vis d’une situation d’absentéisme mettant en péril la scolarité de l’élève.

La Commission d’Absentéisme

Si la situation ne se résout pas suite à l’action des membres de l’établissement et de l’avertissement disciplinaire, le chef d’établissement convoque la tenue d’une commission d’absentéisme (sous le modèle et les règles de la commission éducative établie par l’article R511-19-1 du code de l’Education).

Dans celle-ci est convoquée l’élève et ses parents, le CPE référent, le Professeur Principal de la classe de l’élève et toute personne ayant participé à l’accompagnement de l’élève depuis le début de sa prise en charge au sein de l’établissement.

Elle reprend tout ce qui a été mis en place pour aider l’élève et les conclusions des actions entreprises. Elle recueille les raisons de l’élève et de sa famille sur les absences injustifiées.

Une fois les témoignages recueillis, le chef d’établissement, ou son adjoint, peut prendre acte de la non-efficacité de l’établissement à résoudre le problème d’absentéisme de l’élève. Il peut alors en appeler à l’instance supérieure de l’inspection académique par le biais de la procédure de signalement de niveau 2.

Le Signalement Académique de Niveau 2

Au-delà de 10 demi-journées d’absence non justifiées au sein du même mois, et une fois que tous les recours employés par l’établissement sont restés vains pour faire cesser la situation d’absentéisme de l’élève, le chef d’établissement a le devoir d’effectuer un second signalement auprès de l’inspecteur d’académie - directeur académique des services de l’éducation nationale.

Celui-ci est alors en mesure de convoquer l’élève et sa famille pour leur rappeler leurs obligations légales vis à vis de la scolarité de l’enfant. Il peut également mettre en oeuvre toute mesure éducative ou sociale dans le but du rétablissement effectif et durable de l’assiduité scolaire de l’élève.

En dernier ressort, si tout ce qui a été mis en oeuvre afin de rétablir l’assiduité de l’élève a échoué, l’inspecteur académique peut saisir le Procureur de la République en vue de poursuites pénales.